Le e-commerce n’a cessé de croître ces dernières années, jusqu’ici rien de surprenant, ni de nouveau. Ce qui l’est peut être un peu plus, c’est l’augmentation des ventes e-commerce à l’international.
Retour dans cet article sur les nouvelles opportunités et les étapes clés pour développer votre site e-commerce sur les marchés internationaux.
2020 et 2021 sont deux années marquées par quelques changements dans le comportement d’achat des consommateurs. Avec la fermeture d’une grande majorité des commerces non essentiels, le e-commerce a pris le relais. Les achats en ligne se sont multipliés, d’où la nécessité pour les marques de s’adapter.
Les ventes en ligne de retail devraient atteindre près de 5 000 milliards de dollars d’ici fin 2021, soit 4 fois plus qu’il y a 7 ans (Statista et eMarketer).
L’autre phénomène est celui de l’augmentation des ventes e-commerce internationales et transfrontalières. La valeur de celles-ci devrait également connaître une forte hausse en Europe (245 milliards d’euros d’ici 2022).
Se pose alors 3 défis majeurs pour le retailers et e-commerçants pour répondre à cette tendance :
Voyons donc à présent comment vous pouvez agir pour profiter de cette nouvelle vague et internationaliser votre activité e-commerce.
La première étape du développement de votre activité de e-commerce international est la mise à disposition de votre boutique en ligne dans la langue de vos clients. Comme nous l’avons vu, une large majorité des acheteurs en ligne préfèrent faire leurs achats dans leur langue maternelle. Améliorer la confiance et faciliter l’expérience client sont les deux principales raisons à cela.
Tout d’abord, il faut vous poser la question de la ou des langues à cibler. Si, en Europe l’anglais, le français et l’allemand sont les langues “dominantes” (étant les 3 plus grands marchés e-commerce européens), elles ne correspondent peut-être pas à vos prospects ou vos cibles. Il est donc essentiel de savoir qui visite votre site e-commerce et qui s’intéresse à vos produits.
Pour cela, il y a 3 éléments à analyser pour la priorisation de la traduction :
Source : Weglot
Ensuite, après avoir défini et prioriser la ou les langues, vient une question essentielle : faire du multi-store ou opter pour un store multilingue ? La solution idéale serait d’opter pour une stratégie multi-store avec par exemple une boutique par pays. Cependant, cela demande plus de temps et d’efforts de gestion des stocks notamment.
Si vous lancez votre activité e-commerce à l’international, optez pour une stratégie plus flexible d’un site e-commerce en plusieurs langues. Dans un second temps, et si vous observez une augmentation de vos ventes en ligne à l’international, il sera préconisé d’opter pour une stratégie multi-stores : 1 store par pays, dont certains pourront être multilingue en fonction du pays. Par exemple, un store e-commerce pour le Canada disponible en anglais et français.
Une fois les questions stratégiques répondues, il va falloir vous pencher sur les questions techniques.
Pour la traduction, il y a là aussi un dilemme : traduction manuelle vs. traduction automatique. Dans un monde idéal, rien ne vaut une traduction manuelle professionnelle de l’ensemble de votre boutique en ligne. Cependant, cela peut coûter cher et prend énormément de temps, surtout si vous avez beaucoup de produits et des nouveautés fréquentes. La traduction entièrement automatique quant à elle est plus simple et rapide. De nombreux progrès ont été fait dans le domaine, mais cela ne reste pas parfait.
Il existe une troisième approche qui mixe traduction automatique et manuelle. On observe souvent qu’un nombre restreint de pages de votre site e-commerce va générer la majorité de votre trafic (home page, top produits ou encore processus de validation de la commande). Pour ces pages-là, faites appel à une traduction professionnelle en priorité et optez pour de la traduction automatique pour les pages moins vues. Vous pourrez faire relire ces pages dans un second temps quand vous aurez un plus gros budget pour les traductions.
50% des requêtes effectuées sur Google sont dans des langues autres que l’anglais.
Enfin, pensez à l’optimisation SEO de votre site e-commerce en différentes langues. Comme pour votre site originel, des aspects à la fois technique et de contenu seront pris en compte par les moteurs de recherche. Il y aura donc un gros travail d’optimisation pour améliorer la visibilité de votre boutique dans plusieurs langues et offrir la meilleure expérience de vente en ligne possible. Un partenaire comme Weglot peut vous accompagner dans cette démarche.
L’un des principaux avantages d’être un retailer en ligne est que vous n’êtes pas limité à vôtre marché national et que vous pouvez, à tout moment, proposer et vendre avec succès vos produits à des clients d’autres pays. Et ce, sans la nécessité d’une présence physique.
Cependant, dans de nombreux cas, vous démarrez votre activité internationale en continuant de stocker vos produits dans votre pays d’origine (dans un ou plusieurs entrepôts). Cela implique donc une augmentation des coûts et des délais de livraison pour les envois internationaux. Et donc une diminution de vos marges.
1-Faire payer les frais de port
2-Offrir les frais de port avec une valeur minimale de commande
Dans le même temps, si vous souhaitez concurrencer les entreprises e-commerce locales, vous devez répondre au mieux aux attentes et préférences des consommateurs du pays cible en matière de livraison.
Facteurs d'influence dans la décision d'achat (Statista 2020)
En Europe, les facteurs de livraison n’ont pas le même impact sur la décision d’achat en ligne selon les pays. Veillez donc à répondre aux préférences des consommateurs et offrir rapidité et/ou flexibilité.
C’est ici que se situe le nerf de la guerre de l’après-vente : la gestion et le traitement des commandes e-commerce international. Ici, vous avez trois possibilités.
Les envois internationaux
Tout d’abord, il s’agit d’une gestion simplifiée pour des volumes faibles d’envois. Vos produits et votre supply chain sont gérés en interne ou par un prestataire externe dans un seul et unique entrepôt (dans votre pays d’origine la plupart du temps). Vos colis sont envoyés via votre prestataire de service de livraison national, puis transmis au prestataire de l’autre pays (en fonction des accords en vigueur). Dans le cas où vous vous lancez sur un tout nouveau marché avec une demande incertaine et des concurrents solides, ce format peut être intéressant pour votre boutique e-commerce. Cependant, elle est difficilement évolutive.
Au fur et à mesure que vos volumes de commandes augmentent, vous pouvez opter pour une logistique e-commerce à plus grande échelle (in-house ou en faisant appel à un partenaire 3PL). Deux choix s’offrent alors à vous : l’injection directe ou la e-logistique transfrontalière.
L’injection directe
Vos produits sont toujours stockés dans un seul pays. L’objectif ici est de regrouper les colis en fonction du pays cible, les transporter et les confier à un prestataire local pour les livrer aux clients finaux. C’est particulièrement intéressant si vous avez de hauts volumes, beaucoup de SKUs et de faibles marges.
E-logistique transfrontalière
Enfin, si vous souhaitez être au plus proche de vos clients pour leur garantir rapidité et flexibilité, et de votre côté, être le plus compétitif possible en limitant vos coûts et en vous garantissant une marge, vous pouvez opter pour une e-logistique transfrontalière. Il s’agit ici de stocker vos produits dans un réseau d’entrepôts international. Vous pouvez tout à fait construire votre propre réseau, mais c’est très complexe et requiert énormément de ressources. Ou alors, vous pouvez confier le traitement de vos commandes e-commerce à un partenaire e-logistique spécialisé qui s’occupera du stockage, de la préparation, de l’envoi et de la gestion des retours.
Si l’adaptation de votre e-commerce à différentes langues et la gestion de votre logistique au niveau international sont deux étapes évidentes pour vendre à l’étranger, il y a une dernière section qui a des conséquences directes sur votre développement.
Dans cette dernière étape, nous aborderons le thème de la taxation e-commerce au niveau transfrontalier. Si le dropshipping va connaître une grande révolution à partir du 1er juillet 2021, ce sont tous les envois transfrontaliers au sein de l’UE qui vont aussi connaître une vraie et dure transformation à cette même date.
L’e-commerce européen a rapidement changé et évolué au cours des dernières années. C’est pourquoi les lois actuelles sur la TVA au sein de l’UE doivent être ajustées. Afin de réduire les obstacles administratifs et stimuler les échanges transfrontaliers, les États membres ont convenu, fin 2017, de mettre fin à la réglementation actuelle en matière de TVA et d’intégrer le guichet unique (one-stop-shop en anglais) comme élément central de la législation. Il est prévu de le mettre en œuvre le 1er juillet 2021.
À partir de cette date, l’utilisation du guichet unique sera volontaire pour les retailers et e-commerçants vendant à l’étranger dans le cadre de ventes B2C et D2C. Jusqu’alors, les seuils de taxation variaient selon les pays de destination (35 000 ou 100 000€) et chaque e-commerçant devait appliquer la TVA de son pays d’origine dans la limite du seuil, puis celle du pays de destination. La décision est donc d’harmoniser ces seuils et d’en créer un unique au niveau européen.
Si les e-commerçants souhaitent bénéficier du guichet unique, il est très important qu’ils se soient enregistrés dans leur espace personnel d’impots.gouv.fr avant le 1er juillet 2021.
Dans le cas contraire, l’e-commerçant ne peut pas soumettre les déclarations du premier trimestre via l’OSS et doit s’occuper lui-même de toutes les déclarations de TVA. De plus, si l’OSS n’est pas utilisé, le nouveau seuil de livraison de 10 000€ est quand même applicable. En conséquence, les e-commerçants devront s’occuper eux-mêmes des enregistrements et des déclarations de TVA dans les différents pays de l’UE.
La nouvelle réforme va donc supprimer tous les seuils et en créer un nouveau unique au niveau européen. Si vous dépassez ce seuil, vous serez soumis à la TVA qu’il faudra déclarer et payer au guichet unique de votre pays de résidence. Le guichet unique distribuera ensuite ces déclarations et la TVA perçue aux pays respectifs de l’UE. Il est aussi important de noter qu’à partir du 1er juillet, les commerçants devront connaître les taux d’imposition applicables dans leurs pays respectifs.
Si la recherche des taux à appliquer est faite manuellement, elle prendra beaucoup plus de temps qu’avec un processus automatisé et comportera des sources d’erreurs, c’est inévitable. Taxdoo peut vous accompagner dans cette démarche et effectuer ces recherches grâce à un processus automatique !
Il existe cependant divers scénarios où le guichet unique ne s’appliquera pas et où vous resterez dépendant des autorités fiscales locales :
Le principal défi risque d’apparaître si vous stockez et entreposez vos produits à l’international ou si vous utilisez une solution de logistique e-commerce transfrontalière.
Un risque financier peut éventuellement résulter de la difficulté à bien utiliser l’OSS et/ou faire des déclarations individuellement.
Les objectifs principaux d’une telle réforme sont de réduire les écarts et la concurrence internationale, mais aussi de simplifier un processus complexe dans le cadre de ventes transfrontalières. Pour en savoir plus sur le sujet et sur les particularités de la nouvelle réforme, vous pouvez consulter un article complet ici.
Une entreprise comme Taxdoo peut vous accompagner dans la transition vers le guichet unique et servir d’intermédiaire.
Cet article est issu de notre webinar du 25 mai 2021 aux côtés de Weglot et Taxdoo. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’internationalisation de votre site e-commerce, vous pouvez voir ou revoir notre webinar en cliquant ici. Et pour être informé de nos prochains webinars et événements, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter ci-dessous ! |